Douceurs
Cerus n’en pouvait plus.
Il se suçait les doigts nerveusement, et rongeait ses ongles jusqu’à ne laisser apparaître qu’un petit bout de corne hideux.
Ces dernières semaines, on disait qu’il avait beaucoup changé physiquement. Il avait fondu, ses traits étaient tirés, et les quelques poils filandreux, qu’il appelait « cheveux », avaient disparus de son crâne aussi lisse qu’une sucette.
Pourtant durant ses monotones journées au bureau, Cerus apparaissait normal. Il souriait à ses insipides collègues, il parlait à la serveuse de la cafétéria, il répondait quand on lui posait une question, il faisait un effort pour supporter les truismes de son entourage, bref il vivait.
Néanmoins, en son for intérieur il se sentait déprimé un peu plus chaque jour gardant à l’intérieur son mal être, ses peurs, son angoisse de ne pas être compris, de ne pas intéresser.
Vendredi dernier, son supérieur, Monsieur Le Marak, lui avait annoncé, avec son ton mielleux à faire vomir, qu’il ne pouvait pas accepter sa promotion.
« Maaaaais, tu ne peux pas comprendre Cerus, ce n’est pas facile en ce moment dans la boîte. »
« Oui, mais, vous aviez dit que… »
Ainsi, il avait quitté le petit bureau sans rien ajouter en regardant simplement ses mocassins surannés avec leur deux petits clochetons de cuir.
Or, ce qui le faisait souffrir le plus Cerus, c’était les dernières paroles de la délicieuse Candy, sa petite amie. Enfin son ex petite amie car la veille elle lui avait annoncé que c’était terminé entre eux.
Chaque mercredi, elle allait à la piscine, et là-bas, elle avait rencontré « l’homme de sa vie » en la personne d’un magnifique bellâtre responsable du nettoyage des filtres du grand bassin.
Un artiste.
Ce brave homme collectionnait secrètement le résultat de ses trouvailles quotidiennes. Il quittait son lieu de travail avait de petits sacs de poils et cheveux humides. Une fois chez lui, il créait des abats jours qu’il vendait sur Internet.
Elle lui avait jeté au visage un : « Tu ne peux pas comprendre Cerus, il n’est certainement pas aussi doux que toi, mais j’en ai franchement assez de tes sentiments à la guimauve. C’est un artiste en plus ! Et toi…Et toi…»
« Mais Candy, tu sais que je t’aime… »
Et elle était partie, comme ça, sur un haussement d’épaule, sans même le regarder.
C’était fini.
Pourtant au début de leur relation, Candy et Cerus s’étaient entendus à merveille. Il l’avait gâté et pourri ce premier et unique amour comme seul Cerus savait le faire. Fleurs multicolores, sucreries diverses, etc.
Il était ainsi Cerus, un bon gars, un gars « craquant » comme elle le disait souvent Candy.
Craquant, à croquer, cela n’avait apparemment pas été suffisant.
C’était fini.
Il était là, assis, dans la pénombre de son immense appartement à ingurgiter des M&M’s.
Il devait quitter ce monde sans saveur, sans goût, édulcoré.
À 23h47, Cerus, l’homme en sucre se jeta nu dans la piscine municipale de Mourtes les Oliviers.
Et, il fondit doucement, doucement, doucement, avec un immense plaisir, à jamais.
18h, le lendemain, Eirak, le nouvel ami de Candy rapportait sa plus belle pelote de poils.
Il se suçait les doigts nerveusement, et rongeait ses ongles jusqu’à ne laisser apparaître qu’un petit bout de corne hideux.
Ces dernières semaines, on disait qu’il avait beaucoup changé physiquement. Il avait fondu, ses traits étaient tirés, et les quelques poils filandreux, qu’il appelait « cheveux », avaient disparus de son crâne aussi lisse qu’une sucette.
Pourtant durant ses monotones journées au bureau, Cerus apparaissait normal. Il souriait à ses insipides collègues, il parlait à la serveuse de la cafétéria, il répondait quand on lui posait une question, il faisait un effort pour supporter les truismes de son entourage, bref il vivait.
Néanmoins, en son for intérieur il se sentait déprimé un peu plus chaque jour gardant à l’intérieur son mal être, ses peurs, son angoisse de ne pas être compris, de ne pas intéresser.
Vendredi dernier, son supérieur, Monsieur Le Marak, lui avait annoncé, avec son ton mielleux à faire vomir, qu’il ne pouvait pas accepter sa promotion.
« Maaaaais, tu ne peux pas comprendre Cerus, ce n’est pas facile en ce moment dans la boîte. »
« Oui, mais, vous aviez dit que… »
Ainsi, il avait quitté le petit bureau sans rien ajouter en regardant simplement ses mocassins surannés avec leur deux petits clochetons de cuir.
Or, ce qui le faisait souffrir le plus Cerus, c’était les dernières paroles de la délicieuse Candy, sa petite amie. Enfin son ex petite amie car la veille elle lui avait annoncé que c’était terminé entre eux.
Chaque mercredi, elle allait à la piscine, et là-bas, elle avait rencontré « l’homme de sa vie » en la personne d’un magnifique bellâtre responsable du nettoyage des filtres du grand bassin.
Un artiste.
Ce brave homme collectionnait secrètement le résultat de ses trouvailles quotidiennes. Il quittait son lieu de travail avait de petits sacs de poils et cheveux humides. Une fois chez lui, il créait des abats jours qu’il vendait sur Internet.
Elle lui avait jeté au visage un : « Tu ne peux pas comprendre Cerus, il n’est certainement pas aussi doux que toi, mais j’en ai franchement assez de tes sentiments à la guimauve. C’est un artiste en plus ! Et toi…Et toi…»
« Mais Candy, tu sais que je t’aime… »
Et elle était partie, comme ça, sur un haussement d’épaule, sans même le regarder.
C’était fini.
Pourtant au début de leur relation, Candy et Cerus s’étaient entendus à merveille. Il l’avait gâté et pourri ce premier et unique amour comme seul Cerus savait le faire. Fleurs multicolores, sucreries diverses, etc.
Il était ainsi Cerus, un bon gars, un gars « craquant » comme elle le disait souvent Candy.
Craquant, à croquer, cela n’avait apparemment pas été suffisant.
C’était fini.
Il était là, assis, dans la pénombre de son immense appartement à ingurgiter des M&M’s.
Il devait quitter ce monde sans saveur, sans goût, édulcoré.
À 23h47, Cerus, l’homme en sucre se jeta nu dans la piscine municipale de Mourtes les Oliviers.
Et, il fondit doucement, doucement, doucement, avec un immense plaisir, à jamais.
18h, le lendemain, Eirak, le nouvel ami de Candy rapportait sa plus belle pelote de poils.