Ne venez pas vous frotter
Je me souviens de mon premier vélo reçu à Noël 1978.
Je me souviens de ma première mob.
Je me souviens de ma première voiture.
C’était le temps durant lequel j’adorais conduire. Un temps où j’avais le sentiment que j’étais libre de découvrir le monde, la France, le département, la commune.
C’était le bon vieux temps (Cette phrase n’est pas de moi; elle a été volée dans une maison de retraite dans laquelle j’avais présenté mon spectacle de marionnettes.)
C’était le bon vieux temps, celui où j’aimais encore conduire.
Je dis bien j’aimais, car si j’utilise le conditionnel passé deuxième forme, c’est que cela a disparu. N’y voyez pas là un rejet voire un dégoût de ma Lancia Delta Turbo Diesel (je sais qu’elle fait des envieux, surtout pour celui qui se déplace en Scooter), c’est simplement que conduire est devenu une tache, une corvée coûteuse, dangereuse, et presque ennuyante.
Désormais je laisse volontiers le volant pour pédaler à côté.
Néanmoins, car « je suis bien obligé », il me faut de temps en temps conduire.
L’autre jour d’avant celui où la lune était pleine, je décidai de monter « à la capitale » pour le salon des collectionneurs de radiographies des poumons de dauphins.
Note perso : Je cherche à louer un chalet perché dans la montagne où je pourrais vivre de la sculpture de mes sabots de châtaigniers et dormir nu sur des peaux de moutons au pied de la cheminée…
Mais je m’égare…
Donc, je me retrouvai malgré moi sur « El Periferico » avec tout un tas d’automobilistes.
Jusque-là, tout allait bien dans le meilleur des mondes. J’avais de la musique dans les oreilles, mon déodorant à la vanille pendant au rétroviseur distillait une odeur plaisante, non franchement ça allait.
Plein d’allégresse, alors que ma sortie approchait, il me fallut prendre un risque ultime et effectuer un dépassement.
Uno depassamiento
Ce fut l’erreur.
Très rapidement, je me retrouvai coincé sur la voie de gauche, et l’on se jeta sur moi comme l’étoile de mer se jette sur la coquille Saint Jacques.
D’abord une grosse berline allemande, puis un coupé italien, et enfin une poubelle française.
À chaque fois, le même scénario.
La voiture déboula comme un rapace sur sa proie (pure trop fort les images aujourd’hui) avec appels de phares, de clignotant, d’essuie-glaces…
Nos pare chocs se frôlèrent, se caressèrent de façon vulgaire, et puis vint les moulinets de bras, les signes d’exaspération…(Je me rendis compte combien ma connaissance du langage des signes était avancée !)
Moi dans la Lancia Turbo, je ne voulais de mal à personne…Juste me déplacer là-bas sur la colline.
Alors, ben oui, alors…
J’ai débrayé, passé le 4 ième, la troisième, puis la seconde, avant de serrer le frein à main, et de m’arrêter sur la voie la plus à gauche d’El Periferico.
Je suis monté sur le toit de ma Lancia, je me suis dévêtu complètement, j’ai jeté les clefs de mon véhicule plus bas dans la rivière, et j’ai battu des bras.
Derrière mon véhicule ce fut le chaos, devant moi, la liberté…Alors, j’ai couru…
Combien de temps ? Je l’ignore.
Ce que je sais c’est que la fléchette hypodermique m’a frappé dans le fessier, et que je me suis écroulé net dans les bras d’une femme en uniforme blanc.
Je me souviens de ma première mob.
Je me souviens de ma première voiture.
C’était le temps durant lequel j’adorais conduire. Un temps où j’avais le sentiment que j’étais libre de découvrir le monde, la France, le département, la commune.
C’était le bon vieux temps (Cette phrase n’est pas de moi; elle a été volée dans une maison de retraite dans laquelle j’avais présenté mon spectacle de marionnettes.)
C’était le bon vieux temps, celui où j’aimais encore conduire.
Je dis bien j’aimais, car si j’utilise le conditionnel passé deuxième forme, c’est que cela a disparu. N’y voyez pas là un rejet voire un dégoût de ma Lancia Delta Turbo Diesel (je sais qu’elle fait des envieux, surtout pour celui qui se déplace en Scooter), c’est simplement que conduire est devenu une tache, une corvée coûteuse, dangereuse, et presque ennuyante.
Désormais je laisse volontiers le volant pour pédaler à côté.
Néanmoins, car « je suis bien obligé », il me faut de temps en temps conduire.
L’autre jour d’avant celui où la lune était pleine, je décidai de monter « à la capitale » pour le salon des collectionneurs de radiographies des poumons de dauphins.
Note perso : Je cherche à louer un chalet perché dans la montagne où je pourrais vivre de la sculpture de mes sabots de châtaigniers et dormir nu sur des peaux de moutons au pied de la cheminée…
Mais je m’égare…
Donc, je me retrouvai malgré moi sur « El Periferico » avec tout un tas d’automobilistes.
Jusque-là, tout allait bien dans le meilleur des mondes. J’avais de la musique dans les oreilles, mon déodorant à la vanille pendant au rétroviseur distillait une odeur plaisante, non franchement ça allait.
Plein d’allégresse, alors que ma sortie approchait, il me fallut prendre un risque ultime et effectuer un dépassement.
Uno depassamiento
Ce fut l’erreur.
Très rapidement, je me retrouvai coincé sur la voie de gauche, et l’on se jeta sur moi comme l’étoile de mer se jette sur la coquille Saint Jacques.
D’abord une grosse berline allemande, puis un coupé italien, et enfin une poubelle française.
À chaque fois, le même scénario.
La voiture déboula comme un rapace sur sa proie (pure trop fort les images aujourd’hui) avec appels de phares, de clignotant, d’essuie-glaces…
Nos pare chocs se frôlèrent, se caressèrent de façon vulgaire, et puis vint les moulinets de bras, les signes d’exaspération…(Je me rendis compte combien ma connaissance du langage des signes était avancée !)
Moi dans la Lancia Turbo, je ne voulais de mal à personne…Juste me déplacer là-bas sur la colline.
Alors, ben oui, alors…
J’ai débrayé, passé le 4 ième, la troisième, puis la seconde, avant de serrer le frein à main, et de m’arrêter sur la voie la plus à gauche d’El Periferico.
Je suis monté sur le toit de ma Lancia, je me suis dévêtu complètement, j’ai jeté les clefs de mon véhicule plus bas dans la rivière, et j’ai battu des bras.
Derrière mon véhicule ce fut le chaos, devant moi, la liberté…Alors, j’ai couru…
Combien de temps ? Je l’ignore.
Ce que je sais c’est que la fléchette hypodermique m’a frappé dans le fessier, et que je me suis écroulé net dans les bras d’une femme en uniforme blanc.