Veni, Vidi, Vichy

Publié le par IP

Quand j’ai repris l’entraînement (sérieusement) au mois de septembre dernier à  raison de 5 à 6 entraînements par semaine (en plus des injections de diverses substances of course), je me suis fixé comme objectif de pousser ma saison de cross jusqu’à la ½ finale des championnats de France.
Objectif raisonnable et atteint sans trop de difficultés.
Et puis, petit à petit je me suis mis à croire (C’est l’effet de l’âge - On croit à peu près à n’importe quoi, hein SF ?) que j’avais peut-être une chance de me qualifier aux Championnats de France. (Sans avoir à soudoyer quelqu’un of course)
Par chance, je le fis après une course mémorable, très bien menée. (Il me fallut un peu de chance aussi quand même, of course !)
L’euphorie passée et les enveloppes distribuées, il a fallu que je me remotive, et surtout que je m’entraîne encore dur pendant dix jours.

Ce fut difficile.

Affaibli, éreinté, las, fatigué, flagada, flapi, ramoulu quelques jours avant LA course, je suis chopé un rhinovirus la semaine passée.
Crotte…de nez.

Cela explique un peu, pourquoi hier à Vichy, je n’ai pas été le compétiteur que j’avais espéré être ce jour-là, mais simplement un participant parmi les 281 autres. À la limite ce fut certainement mieux comme cela. Que pouvais-je espérer d’autre ? Un implant mammaire gratuit ? même pas ! (Le vainqueur est reparti avec un sac de plâtre avarié, et un kilo de saindoux de cigogne).

La course…
16h dans les box.
Tension à son max.
J’ai une grosse envie de faire pipi, comme à chaque fois avant une course et comme 99% des coureurs…Hommes inclus !
Pan ! C’est parti. Si, si, c'est parti après PAN !
La meute de jeunes chiens fous est lâchée, je tente de les suivre, même à fond, je suis déjà derrière – et quand je dis derrière c’est derrière, presque tout seul.
Maréchal, ce fut vraiment : « Moi derrière, eux devant ! »
En fait, je fis 1500 mètres dans le « rouge » (Pulsations au maximum, consommation d’oxygène déficitaire : arrêt au stand immédiat)   avec l’espoir de me dire que j’allais peut-être gagner des places.
Que nenni. Personne n’avait réellement prévu de m’attendre. Dommage...Pour moi.
J’avais pourtant menacé de courir nu !
Alors, je décidai  « d’en profiter » (avais-je le choix ?) et finir les 2500 mètres restant « tranquillement » à « déguster » ce moment unique qui m’était donné de vivre (Il y a mieux dans le genre, je le reconnais). Pendant une quinzaine de minutes, je fus le spectateur des spectateurs.
Je valide, on fait pitié quand on n’est pas loin du fond du panier, et ON VOUS MENT :
« C’est bientôt la fin… » Alors qu’il reste 1/3 de la distance.
« Tu vas le rattraper… » Alors qu’il vient de vous doubler.
« Allez accroche-toi… » alors que vous êtes grillé.
« Allez Quentin… » Alors que vous c’est Pascal.
Ou bien le pire :
« Maman attend, il y a encore les mauvais qui passent… »

Enfin, ce n’est qu’un jeu, non ? Ce fut MA dernière finale olympique à MOI. Je suis arrivé à peine épuisé, avec certes plus de 90% d’arrivants devant moi, mais HEU-REUX. Trois minutes derrière les premiers, mais CON-TENT.
J’ai participé à un événement unique dans ma petite carrière d’athlète, et cela me comble.

Cependant, il fallait croire que je devais en profiter jusqu’au bout de cette journée. Quelque vingt minutes après être arrivé, tandis que je m’apprêtais à me décrotter, j’entendis le nom de mon équipe (ben oui, j’étais venu ici grâce à elle!)
Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre que nous (enfin ILS surtout) avions obtenu la 3 ième place par équipe.
Cinq minutes plus tard, je montais sur le podium pour recevoir leur ma médaille de bronze.
Incroyable !
J’en rigole encore…
Moi médaillé de bronze ? OUI !
Alors depuis c’est décidé :
-    Je quitte mon travail, et je deviens coureur professionnel.
-    Je pars dès la semaine prochaine en stage intensif en Afrique du sud.
-    Je m’achète de meilleurs produits.
-    Je recommence mon traitement capillaire.
-    Je lance une ligne de vêtements de sport.
-    Je vends mon matériel de Jokari.
-    Je mets mon autographe et mes photos sur ebay

Et bien sûr, j’arrête ce blog !






























(Passage premier kilomètre: 3'15''...le premier: 2'45'' ! GULP!)















Pour les connaisseurs:
Smiley bordeaux: 3'48 au 1500 en junior entre autre...
Smiley orange: Il ne faisait pas partie de l'équipe ce jour là, mais comme le 6 ième homme n'était pas là, on l'a pris avec nous...
Smiley bleu: 8'32 au 3000m steeple et 3'44 au 1500m entre autre...
Smiley Jaune: 32' au 10km - 1'54 au 800m en junior entre autre...
Smiley vert: Vice champion du monde de duathlon en 2002 des 20-25 ans entre autre
MOI: Champion du monde de Jokari nu outdoor et indoor 2001 à 2005 . 2006 blessure.

Publié dans Bakinzihoude

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N
Juste un coucou, Monsieur En Pause. ;-)
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I
;-)
E
La photo, c'est collector !! Tu aurais du faire une grande boucle de plus pour bien profiter de l'ambiance. C'était vraiment un beau cadre et une belle course. Je te rassure, tout le monde était asphyxié au 1er kilo...
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I
Ca c'est clair tout le monde etait deja sec apres une borne, mais bon toi tu etais sec mais en 2'59 pas en 3'15 !!! :-)
F
Dis, "j'arrête ce blog", c'était pour rire...? hein ?<br /> non ?
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I
En pause, je me repose...
M
Tu vois que mes imprécations autour de ta poupée ont eté efficaces !!!
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I
Tu parles, je suis tombe malade ! Tu aurais du prendre ton portable :-)
L
Arg ! Je voulais dire que j'avais fait quatre ans de latin. Tout oublié à part les citations de Jules.Pas d'article aujourd'hui? Je vais finir par croire que tu arrêtes vraiment ton blog... Je commence à stresser !!
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I
ne stresse pas, ca ne sert a rien, et tu vas en perdre tes cheveux...Non, je n'arrete pas vraiment le blog, j'ai juste envie de faire une petite pause...:-)